samedi 8 mars 2014

Des livres étonnants pour voyager dans le temps

Après avec affiché fièrement mes 5 ans de blog, j'ai évidemment laissé un nouveau laps de temps inadmissible avant de réussir à publier un nouveau billet. Surtout que là, je viens de passer une semaine à la montagne pour les vacances de Carnaval, mais entre le ski, les soirées raclette et les petits de ma soeur qu'il faut occuper, je n'ai pas eu des masses de loisirs... Quelques épisodes de séries en streaming le soir (je regarde en ce moment Orange is the new black, c'est génial) et quelques pages de lecture quand même. Voici donc une revue de mes trois derniers livres qui, pour une fois, ne sont pas des polars mais des récits de vie poignants qui se sont déroulés dans d'autres décennies que la nôtre...


Mon préféré: Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates. Londres, 1946, la ville se remet des blessures de la guerre. Juliet est une jeune écrivain de 33 ans, genre indomptable, qui a connu un certain succès avec des chroniques humoristiques durant la guerre. Elle cherche un nouveau sujet de roman plus sérieux. Ce livre rassemble ses échanges épistolaires entre Sidney, son éditeur et grand frère de coeur, Sophie, sa meilleure amie et soeur de Sidney et les habitants de l'île de Guernesey, les fameux amateurs d'épluchures de patates. Comment résumer cette étrange communauté? Des paysans, vieilles filles et autres excentriques réunis un soir autour d'un cochon grillé et d'une tourte aux épluchures de patates qui inventent cette histoire de cercle littéraire pour déjouer le couvre-feu instauré par les occupants allemands. La correspondance démarre autour d'un auteur plutôt confidentiel, Charles Lamb et se terminera... je ne vais évidemment pas vous le dire mais vous serez comme moi prise par cette histoire humaine à la fois toute simple et très érudite, où vous croiserez Jane Austen, les soeurs Brontë, Marc Aurèle ou Dickens. Ce roman a été écrit par une Américaine, Mary Ann Shaffer, née en 1934, qui s'est prise de passion pour les îles Anglo-Normandes. Sa nièce Annie Barrows, auteur de livres pour enfants, l'a aidée à le terminer quand sa santé a commencé à décliner. Il restera son unique roman: elle décèdera en 2008 peu après avoir appris sa publication et sa traduction en plusieurs langues. Une histoire en soi!
Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates, Mary Ann Shaffer & Annie Barrows, éditions 10/18, 412 p.


Celui-ci, je l'ai acheté dans un kiosque de la gare de Lyon un jour en rentrant de Paris parce que je devais chroniquer un truc récent pour le boulot. J'avais noté le titre et retenu le design sympa de la couverture sans plus me rappeler vraiment de l'histoire. Je l'ai dévoré durant les quatre heures de trajet jusqu'à Lausanne, prise par cette biographie fantasmée de la légendaire gymnaste roumaine Nadia Comaneci. Ceux qui étaient devant leur poste en 1976 se rappellent sans doute la performance exceptionnelle de la toute jeune fille aux JO de Montréal, sanctionnée pour la première fois de l'histoire de la note maximale 10 (le panneau électronique fut d'ailleurs incapable de l'afficher). L'entraînement à la dure de la mini athlète de 14 ans et de ses consoeurs, dans la Roumanie communiste de Ceausescu, restera un mystère, tout comme la fuite de l'héroïne nationale vers les mirobolants Etats-Unis. Lola Lafon remplit les blancs en inventant une destinée, ponctuée d'échanges fictifs avec Nadia, installée outre Atlantique. L'auteur a elle-même grandi en Roumanie, donc on peut imaginer que la vérité n'est pas si éloigné de l'histoire romanesque sortie de son imagination. On se régale des anecdotes croustillantes, on tremble devant les barres parallèles et en se prend même à trouver du vrai dans les fondements de l'idéal communiste.
La petite communiste qui ne souriait jamais, Lola Lafon, Actes Sud, 317 p.



Celui-là fait partie des livres qui traînaient sur une pile depuis quelques temps, supplanté par d'autres lectures plus urgentes ou plus palpitantes (je me suis fait les quatre Jussi Adler-Olsen à la suite juste avant de me lancer enfin dans ce livre un brin intello). Yasmine Char vit à Lausanne où elle dirige le théâtre de L'Octogone (à Pully), c'est donc une personnalité locale mais je ne savais pas du tout ce que valaient ses oeuvres. J'ai bien aimé ce récit un peu triste de deux jumeaux, Fadi et Lila, qui choisissent de quitter leur Liban natal à l'âge de 18 ans pour la France de leur mère, repartie dans son pays alors qu'ils étaient petits. Dans le Paris des années 90, ils iront de déceptions en désillusions, unis par une passion destructrice puis séparés par deux visions du monde qui finiront par les éloigner à tout jamais. Difficile de résumer cette année inoubliable de leur vie, formatrice et cruelle, racontée dans une belle langue, sensible et forte, très empathique. A lire quand on n'a pas trop le blues soi-même. Quoi que.
Le Palais des autres jours, Yasmine Char, éditions Gallimard, 208 p.

3 commentaires:

  1. J'avais beaucoup aimé "Le cercle..." que j'avais reçu en cadeau. Mais, les deux autres ont l'air très intéressant ! Particulièrement celui de Lola Lafon.

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  2. j'ai lu le cercle .... et j'avais beaucoup aimé !! les deux autres romans présentés ont l'air pas mal du tout, en particulier Yasmine Char que je n'ai jamais lue. merci pour cet article, j'aime beaucoup les articles lecture :-) bisous !! ps. d'ailleurs j'hésite à faire des articles sélection de livres sur mon blog :-)

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    1. je passe ma vie le nez dans les livres depuis que je sais lire! si tu aimes ça aussi, vas-y, ça vient tout seul! :-)

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