dimanche 25 novembre 2012

Voyager au Mexique II: Oaxaca


A la lecture de plusieurs blogs, il m'est apparu assez évidemment que Oaxaca serait une étape intéressante de notre périple. Visiter tout l'Etat était un bon compromis pour voir un peu de tout, sans s'enfoncer trop loin vers le Chiapas ou le Yucatan (une autre fois!). Après notre découvert de Mexico, nous sommes donc allés à la fraîche au matin de notre cinquième jour directement à la grande gare routière située à l'ouest, Terminal Tapo, pour trouver un bus pour Oaxaca. Nous avons eu de la chance, nous avons eu les deux dernières places dans un bus première classe exécutive (un peu mieux que la simple première classe) qui partait une heure et demie plus tard. Cela n'a pas été aussi simple les autres fois, et on a dû s'y prendre souvent la veille sans avoir pour autant un choix dingue dans les billets. Il faut dire qu'au Mexique, il n'y a pas de réseau de chemin de fer et tous les déplacements internes se font avec ce système de bus. C'est la jungle dans les compagnies et les différentes classes, et les infos du Routard n'étaient pas toujours justes. Mais bon, on s'est débrouillés, plutôt pas mal je dois dire!




Le voyage s'est bien passé, il y avait pas mal de touristes comme nous dans le bus, ça n'a pas non plus été le cas lors des trajets suivants. On a traversé des étendues de rien du tout, des sierras, des cactus et des montagnes pelées, 7h sans arrêt durant lesquelles on s'est nourri de chips et de biscuits. Nous avons préféré voyager de jour plutôt que de nuit, pour profiter du paysage et aussi parce que j'avais peur. Du coup nous avons perdu trois journées entières dans notre séjour, et nous sommes quand même arrivés chaque fois de nuit dans ces villes inconnues, fatigués malgré le confort des sièges inclinables qui permettent de dormir (mais pas l'état des routes, hélas), affamés, assoiffés, impatients. Comme toutes les autres, l'arrivée à Oaxaca a donc était un peu trash, mais heureusement j'avais pu réserver un hôtel, et croyez-moi ça n'a pas été simple! J'ai pris ce que j'ai trouvé, c'est à dire une grande chambre à deux étages avec trois lits dont deux doubles, dans une petite posada proche du zocalò. J'ai eu peur en voyant que la chambre était au rez-de-chaussée (à cause des petites bêtes) mais en fait, toutes les chambres étaient au rez-de-chaussée, autour du patio fleuri, et j'ai eu peur que la fenêtre donne sur la rue mais en fait, il n'y avait pas de fenêtre, seulement un puits de lumière (qui ne nous a pas isolé du karaoké sur le toit voisin...). On a dormi sur la mezzanine, et je dois dire que comme à Mexico, le mobilier traditionnel était des plus rustiques, les draps élimés jusqu'à la corde et les linges de bain décolorés et déchirés. Mais bon, on s'y fait, ce fut notre havre de paix au milieu de la folie de cette fête des morts durant quatre jours, et la proximité du restaurant de l'auberge fut bien agréable pour prendre (enfin!) des vrais petits déjeuners, et boire une Victoria ou un Coca light l'après-midi en écrivant des cartes postales ou mon journal de bord!





Oaxaca est dont une petite ville (260'000 habitants) au charme colonial où l'on peut tout-à-fait déambuler à pied de long en large. Les rues aux gros pavés irréguliers sont souvent piétonnes ou empêchent les voitures de rouler vite, les maisons à deux étages aux façades colorés cachent des trésors de petits patios frais, galeries marchandes, restaurants attirants. On s'y est bien plu.






Le zocalò (place centrale présente dans la plupart des villes mexicaines) est un peu trop touristique mais au moins il s'y passe tout le temps quelque chose, tous les services sont à proximité, on peut y boire un vrai cappucino, manger des plats typiques, visiter la Cathédrale, les petits marchés attenants et les deux énormes marchés de nourriture et d'artisanat qui se succèdent un peu au sud. J'ai adoré, j'aurais pu tout acheter, tout goûter...





 (les étranges "pan de muerto" qu'on dépose en offrande sur les autels de la fête des morts)

 (les petites grand-mères qui tissent et brodent sur le trottoir)

On a bien fait de prendre un hôtel un peu au nord du Zocalò car il était du coup proche de la zone de Santo Domingo, plus intéressante que le zocalô, plus calme, avec des boutiques charmantes, de très bons restos, des bars, l'incroyable église baroque construite par les Dominicains à la fin du XVIe siècle, le couvent attenant qui abrite le centre culturel où l'on a parcouru toute l'histoire (tragique!) de cette civilisation et de sa colonisation.




 

 

 


Il y a partout des artistes de rue et dès l'après-midi, la ville retentit des cortèges et orchestres qui défilent pour célébrer joyeusement la fête des morts.









Mon bonami a eu beaucoup de plaisir à se mêler aux festivités... et moi à le photographier dans toutes les situations! Les touristes prenaient en photo les Mexicains, et les Mexicains prenaient en photo mon bonami avec ses masques effrayants dénichés au marché, ou ceux de catch achetés à Mexico!







 


(avec la fameuse Catrina, emblème de ce Dia de los Muertos)


Un regret: on n'a pas suivi les cortèges jusque dans les cimetières. Moi ça me gênait, ce n'est pas notre culture, nos familles, nos morts... Mais évidemment des petits malins organisaient des "tours" pour les touristes. Mouais...




Et devinez quoi, il y a bien sûr une basilique dédiée à la Vierge, celle de Soledad cette fois, où j'ai pu encore assouvir ma bigoterie avec moult bougies et prières protectrices...







Nos bonnes adresses:
Notre hôtel, donc Posada Casa de la Tia, rue 5 de Mayo (à ne pas confondre avec le B&B du presque même nom, plus cher, plus loin, mais avec piscine, Casa de la Tia Tere)



Pour manger: Los Danzantes, Alcalà 403, l'adresse branchée du coin, jolie déco, excellent service, carte variée...
Zandunga, rue Garcia Vigil, pour son excellent plateau de dégustation des diverses spécialités locales, à partager à deux.
La Rustica, un bon italien pour reposer l'estomac, avec des bons vins rouges (rares au Mexique), mais service exécrable, enfin, on ne peut pas tout avoir!
The Italian Coffee Company, pour un sandwich et un bon café, plusieurs adresses en ville, y compris sur le Zocalò
Le Mercado 20 de Noviembre, ca vaut la peine quand même!


Dans la rue au sud du marché, il y a les boutiques qui vendent le mole negro, une pâte de condiment qui sert à concocter un étrange plat local. Il y a aussi toutes les boutiques de chocolat, ça sent très bon le cacao et la cannelle, yummy!

Prochain épisode: le Pacifique Sud et Puerto Escondido

samedi 17 novembre 2012

Voyager au Mexique I: Mexico City


Hola amigas! Je suis de retour de mon fabuleux trip au Mexique! Oui, moi, la fragile Polly empêtrée dans ses phobies et ses prises de tête, je l'ai fait, j'ai survécu, j'ai souffert, un peu quand même, mais je suis surtout très fière d'être sortie (et c'est un euphémisme) de ma zone de confort. Je me suis fait des souvenirs merveilleux que je vais partager avec vous! Désolée pour les trois semaines de silence mais le wifi là-bas, c'était pas ça, j'ai quand même réussi à publier en temps réel quelques dizaines de photos sur Instagram mais les connexions étaient aléatoires! Je suis rentrée dimanche soir à 20h et le lendemain à 9h, j'étais en séance de rédaction au boulot, à moitié décalquée. Et je suis repartie à Paris aussi sec jeudi et vendredi pour deux présentations de cosmétiques. Welcome baaaaack! Je sors enfin la tête de l'eau et peux vous raconter étape par étape le voyage le plus exotique que j'ai fait de ma vie (après Disneyland Paris, vous voyez le genre?)


Mexico City, donc...
Par où commencer... Le voyage fut interminable. Nous avons transité par Washington où je stressais car nous n'avions que deux heures pour changer d'avion, mais vu le court délai dans lequel nous avions réservé nos vols, nous n'avions plus trop le choix ni de la compagnie, ni de l'itinéraire. Mon premier conseil est donc EVITER LE TRANSIT AUX STATES, c'est chiant comme la lune, il faut faire tout le processus d'immigration juste pour transiter (et donc remplir la demande ESTA et PAYER cette merde en plus). Concrètement on fait la file pour passer devant l'employé de l'immigration pince-sans-rire qui pose des questions subtiles (vous faites quoi dans la vie, vous êtes quoi l'un pour l'autre, vous allez où, pour faire quoi, vous êtes un criminel nazi ou un terroriste?), nous prend en photo et relève nos empreintes digitales, tamponne le passeport et une carte d'immigration QU'ON REDONNE 10 M. PLUS LOIN QUAND ON SE REDIRIGE VERS LA PORTE D'EMBARQUEMENT DU VOL SUIVANT! Ridicule. On récupère notre valise aux tapis roulants, en repasse un contrôle d'identité et on remet notre valise sur un autre tapis roulant. Perte de temps et d'énergie, dans un long voyage, c'est chiant. Nous avons eu ensuite trois heures de retard sur le vol pour Mexico et moi qui stressais d'arriver de nuit (atterrissage à 21h), j'en ai eu pour mon argent en arrivant à 1h du mat à l'hôtel...
 
Les arnaques commencent dès l'aéroport où pour éviter justement les soucis, les compagnies de taxi vendent des billets prépayés pour votre destination en ville, comme ça, pas de courses surtaxées. Eh ben nous, à moitié endormis après nos près de 24 heures de route, on a réussi à se faire refiler un taxi pour 7 personnes donc le double du prix normal... Bienvenue à Mexico! Le chauffeur a ensuite pris des petites rues de traverse car il y avait soit-disant beaucoup de trafic (la sortie du concert de Lady Gaga), on a traversé des quartiers franchement glauques avec des gens dans des petites tentes sur le trottoir et des putes, des arrêts au feu rouge hyper flippant (j'avais lu dans le Routard qu'il fallait juste ralentir et pas s'arrêter pour éviter le hold up!), je serrais la main de mon bonami à la lui broyer. La rue de l'hôtel était déserte genre western, le chauffeur a toqué à une grande porte en bois et un veilleur de nuit est venu nous ouvrir. Nous avons pénétré dans le patio plongé dans l'ombre, éclairé seulement par une petite lampe et la lumière bleutée d'un aquarium à poissons, genre film d'horreur! Nous avons pris possession de notre chambre, affamés, déshydratés et au bord de l'épuisement, je suis allée aux toilettes et un cafard m'a filé entre les pieds, j'ai hurlé, commencé à trembler comme une feuille, pris un Temesta et me suis foutue sous la couverture de mon lit super rustique. Je vous jure que si on m'avait donné l'opportunité de repartir tout de suite pour la Suisse je l'aurais fait! Mais j'aurais raté un tas de choses!

Le lendemain à la lumière du jour, tout était différent, l'hôtel était animé du va-et-vient de nombreux touristes comme nous, le resto était ouvert, la rue animée, le soleil brillait. Nous sommes partis à la découverte de cette ville démesurée (20 millions d'habitants, 60 km du nord au sud, 40 de l'est à l'ouest, la plus grande agglomération du monde, avec Tokyo et Sao Paolo. Nous avons fait quatre nuits et donc trois jours entiers sur place, en essayant de voir un max de trucs... Ce que j'ai préféré:



La basilique de Guadalupe, là où est apparu la Vierge si chère au coeur des Mexicains. Nous y avons passé la matinée de dimanche (eh oui, avec la décalage horaire, on se lève tôt, c'est bien!), dans l'effervescence des pèlerinages mexicains, des gens qui y vont sur les genoux, de la longue file des familles qui viennent baptiser leurs bébés, de quelques touristes avec leurs appareils photos. La basilique historique penche comme la tour de Pise, c'est impressionnant, à côté il y a une nouvelle église avec des messes toute la journée et le suaire sacré avec l'image de la Vierge mystérieusement imprimé dessus...




 



Il faut monter sur la colline derrière la basilique pour accéder à une petite chapelle où tout a commencé, la vue est magnifique et tout le long de la montée, il y a des mecs qui vous prennent en photo dans un déco kitschissime et vous impriment directement l'image pour 3 balles, on a regretté de ne pas l'avoir fait!


Ensuite tout autour du parvis il y a un marché sans fin d'article religieux et autres objets incroyables à ramener, c'est là qu'on a commencé à amasser nos trésors!





On y a aussi mangé nos premiers plats mexicains dans une échoppe du marché, quésadillos, enchiladas verde, miam miam! Bonami a goûté une boisson locale étrange, moi j'ai carburé au Coca Light toutes les vacances (ça m'a sauvé le système digestif je pense).




La lucha libre: on a trouvé un show le dimanche en fin d'après-midi à l'Arena Coliseo, plus petite que l'Arena de Mexico, mais plus populaire et plus gratinée à mon avis. Des familles entières dans les gradins qui hurlent et scandent des slogans et jetteraient des tomates s'il n'y avait pas les grillages. Nous avons pris un premier rang comme les magnats locaux, avec des mecs en uniforme Corona qui venaient nous servir à la place bières, sandwichs et trucs à grignoter comme les ouvreuses de cinéma des années 50! On a adoré, 6 matchs avec 6 catcheurs, trois gentils et trois méchants qui s'affrontent selon un rituel bien orchestré. Dehors les stands de merchandising ont retenu longuement notre attention, masques, T-shirts, stickers et autres gadgets irrésistibles! Le quartier était un peu pourri et malgré les conseils du Routard et des gens qui y étaient allés, on a été un peu obligés de prendre un taxi à la volée pour rentrer. On la fait à plusieurs reprises, en vérifiant bien qu'il y avait la fiche du chauffeur avec sa photo bien en évidence et un compteur même si une fois sur deux, ils ne l'allumaient pas et qu'on payait parfois deux ou trois fois le prix de la course, mais nous n'avions pas l'énergie (ni les mots) pour nous battre, et vus les prix en vigueur là-bas (trois à six fois moins chers d'ici), on a laissé tomber: payer 4 fr au lieu de 2, pas grave. Le métro est 80 ct quelle que soit la course, et on mangeait souvent pour moins de 10 fr à deux.






Le marché artisanal de la Ciudadela, tellement incroyable, avec tout ce que j'ai toujours voulu avoir chez moi, crânes, plats en céramique, cadres super kitsch, robes brodées de fleurs, couvertures mexicaines. On a fait quelques achats et tout le reste du voyage on ne rêvait que d'y retourner le dernier jour avant de reprendre l'avion. Hélas il est tellement difficile de circuler dans ces villes mexicaines que nous avons renoncé, mais si vous allez à Mexico, il faut absolument y faire un tour! Dans le petit parc à côté, le samedi après-midi, il y avait une sorte de kermesse avec des gens qui dansaient, trop mimi!



Le Zocalò, c'est la place centrale de la ville, son nombril, de là que tout part. Notre hôtel n'était pas loin à pied, et dans les rues tout autour il y a des petits restos, des bodegas, des magasins, c'est hyper sympa et on ne s'y sent pas en danger. Il y a des beaux hôtels avec des roof bars, nous avons pris un petit-déjeuner tardif sur la terrasse de l'un d'eux un peu moins guindé, à gauche de la cathédrale, à côté du McDo, il y a l'entrée d'une boutique d'artisanat (artesanias) et on prend l'ascenseur jusqu'au dernier étage, plus sympa que le Gran Hôtel ou le Holiday Inn.


(Cathédrale et zocalò vus de la terrasse du Café ??? me rappelle plus le nom)

Tout au centre aussi, il y a trois bâtiments à voir absolument, près du parc de l'Alameda. Le Palais des Beaux Arts (Bellas Artes), avec les fresques des muralistes, Diego Rivera, Orozco, Tamayo et Siqueiros (la bande des quatre). Il y a parfois dehors devant les danseurs voltigeurs Voladores de Papantla qui tournent autour de leur mât (on ne les a pas vus mais je crois qu'ils se produisent plutôt devant le Musée d'Anthropologie, un passage obligé aussi mais nous n'avons pas eu le temps). Pas loin, il y a le bâtiment central de la Poste (Correo Mayor), un palais style vénitien tout en dorures et en escaliers sous une verrière somptueuse qui date de l'époque coloniale. Et de l'autre côté LE gratte-ciel de Mexico, la Torre Latinoamericana, avec son mirador au 44e étage. Ca ne vaut pas l'Empire State Building mais presque, on paie pour y accéder mais quelle vue!!!!! Il y a un petit musée et un fast-food pour prolonger la visite!


 
(le Palais des Beaux-Arts vu du Mirador)


(l'intérieur du Correo)


Teotihuacan: il faut prendre aussi une bonne demi-journée pour visiter les pyramides magistrales de Teotihucan, à 50 km au nord de la ville, temples construits en honneur de la Lune et du Soleil. Notre hôtel organisait des excursions avec départ devant notre lieu de séjour, c'était bien agréable de ne pas se prendre la tête mais s'il y a eu 2-3 désagréments: visite d'une coopérative artisanale pour acheter des objets d'art, très chers, ou déjeuner obligatoire à 15h dans un resto attrape-touristes bien plus chers que ceux que nous avons fréquentés, mais bon, on s'est fait trimballer à gauche et à droite et le guide nous a tout expliqué en anglais, pour moi ça en valait la peine!





(bonus, une photo de moi prise en flagrant délit, parce que faut pas déconner, quand elle arrive au sommet de la pyramide du Soleil, elle fait quoi Polly, ben ELLE SE REMET DU ROUGE A LEVRES!!! avec coup de soleil sur le nez, eh ouais, y tape le soleil au Mexique)

Ce que nous n'avons pas eu le temps de faire: mon grand regret, Coyoacan et la maison de Frida.
Le château de Chapultepec et son parc
Les canaux de Xochimilco
Les autres quartiers, Zona Rosa, Condesa...



Notre hôtel, Isabel: je ne le recommande pas spécialement. Il était très bien situé et pratique mais sans plus. La chambre était rustique mais spacieuse, un peu sombre au premier étage et il y avait des cafards mais bon. On avait deux lits queen, un peu durs (posés sur une caisse en bois en guise de sommier) mais je préfère que trop mous... Il y avait un petit resto attenant sans prétention, parfait pour le petit-déjeuner ou un repas vite fait le soir. Et le wifi dans le patio, bien pratique quand même!




(vue de notre chambre)

Prochain épisode: Oxaca et la fête des morts!